
RepairAbility : une révolution dans l’évaluation de la réparabilité des produits
L’outil RepairAbility, fruit du partenariat entre LONGTIME® et L’Oréal, a été conçu pour répondre à un besoin crucial dans le domaine de l’éco-conception : la possibilité d’évaluer la réparabilité des produits de manière simple, rapide et efficace. Cette application vise à aider les fabricants à améliorer la durabilité de leurs produits, en leur fournissant une méthode d’évaluation conforme aux normes européennes. François Belin et Elsa Lomont de LONGTIME®, nous en disent plus sur la genèse de ce projet innovant.
Une nécessité née de la complexité de la réparabilité
Le concept de RepairAbility a émergé du constat que bien que des réglementations existent, telles que l’indice de réparabilité en France, elles ne couvrent qu’une partie des produits manufacturés, notamment dans des catégories comme les téléviseurs ou les smartphones. François Belin explique : « De nombreux fabricants d’autres types de produits se retrouvent démunis pour évaluer la réparabilité de leurs produits avec une méthodologie adaptée. Nous leur fournissons cette méthode pour qu’ils puissent le faire en autonomie. »
C’est ainsi que LONGTIME® a puisé dans la norme méthodologique européenne EN 45554 pour créer un système de notation robuste et universel, en anticipation aux réglementations à venir. Elsa Lomont souligne également : « Nous avons isolé cette méthodologie pour offrir les moyens à tous les fabricants d’engager un travail sur l’amélioration de la réparabilité des produits, avec un système de scoring simple et efficace. Nous y avons ajouté certains critères, notamment celui du prix, pour que les résultats soient les plus pertinents possibles.»
Le partenariat avec L’Oréal : une collaboration pertinente
Le travail avec l’Oréal a démarré dans un contexte où les équipes du groupe cherchaient à évaluer la réparabilité de leurs produits, mais se heurtaient aux limites des outils existants. Nous avions à l’époque une première version du scoring et nous étions capables d’accompagner au calcul d’un scoring sous format workshop. François Belin raconte : « Nous avons débuté le travail avec L’Oréal en collectant des données sur les produits suivi de l’organisation d’un atelier de calcul. L’Oréal a rapidement intégré ce calcul dans son processus de développement produit. Après plusieurs projets, l’Oréal est suffisamment monté en compétence pour envisager un calcul autonome.” Elsa Lomont ajoute : « Le moment était venu de développer un outil qui répondait aux attentes d’évaluation rapide, mais aussi à l’autonomie des fabricants. L’Oréal s’est montré très investi dans la collaboration à la création d’un logiciel autonome, nous avons lancé le travail avec beaucoup d’enthousiasme. »
Ainsi, RepairAbility était doté de l’expertise technique en adéquation avec les besoins réels des utilisateurs.
Des défis à relever pour un outil universel
Le principal défi rencontré lors du développement de RepairAbility a été de rendre l’outil applicable à une grande diversité de produits tout en respectant des critères communs. François Belin explique : « Il a fallu trouver un équilibre entre une méthodologie générique, applicable à tous les produits, et la nécessité d’affiner certains critères selon la famille de produits. »
Elsa Lomont souligne également la difficulté de trouver le bon partenaire pour le développement du logiciel, un défi qui a été relevé grâce à la collaboration avec Altermaker, un acteur spécialisé dans les logiciels d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
Les atouts de RepairAbility
L’un des grands atouts de l’application est sa simplicité d’utilisation et sa rapidité. En utilisant la méthodologie de la norme EN 45554, l’application permet d’obtenir un score de réparabilité et un rapport en moins d’une journée de travail. « RepairAbility simplifie la complexité des études de réparabilité en un outil concret, très rapide et facile à prendre en main », explique François Belin.
De plus, l’application est adaptable à une grande variété de produits, qu’ils soient mécaniques ou électroniques, et offre une véritable autonomie aux utilisateurs quelque soit l’étape de la vie du produit. Elsa Lomont précise : « Elle est accessible et utilisée par des profils RSE, marketing, et même par des consultants en éco-conception, bureaux d’études et distributeurs. »
L’avenir de RepairAbility
L’application RepairAbility ne se limite pas à son utilisation actuelle. « Nous envisageons d’intégrer RepairAbility dans un score global de durabilité, et de l’utiliser comme un outil de préparation pour le label LONGTIME®. Nous voyons également un potentiel d’intégration avec la réglementation européenne, notamment à travers l’inclusion du passeport produit numérique (DPP) prévu par l’initiative ESPR (Eco-Design for Sustainable Products Regulation). Ce passeport, en centralisant des informations clés sur les produits, permettra de renforcer les démarches en faveur de la durabilité à l’avenir. »
Ainsi, RepairAbility représente une avancée significative dans l’évaluation de la réparabilité, offrant une méthode transparente et concrète pour aider les fabricants à améliorer la durabilité de leurs produits. Grâce à des partenariats stratégiques comme L’Oréal, cette solution va sans doute jouer un rôle clé dans la promotion de l’éco-conception et la réduction de l’impact environnemental des produits manufacturés.