L’indice de réparabilité, introduit en France dans le cadre de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), vise à sensibiliser les consommateurs à l’importance de la durabilité des produits. En informant sur la facilité de réparation d’un produit, cet indice ambitionne d’allonger sa durée de vie et de réduire les déchets électroniques. Mais quel est réellement l’impact de cet indice sur les décisions d’achat des consommateurs ? Notre article se penche sur les études menées, les réglementations en vigueur, et les données disponibles pour évaluer l’influence de ce nouvel indicateur.
Les lois sur la réparabilité en France
L’indice de réparabilité a été rendu obligatoire par la loi AGEC du 10 février 2020, avec pour objectif de mieux informer les consommateurs sur la possibilité de réparer leurs produits avant de les remplacer. Cet indice est actuellement appliqué à 9 catégories de produits ( Lave-linge à hublot et à chargement par le dessus, smartphone, ordinateur portable, téléviseur, tondeuse à gazon, lave-vaisselle, aspirateur, nettoyeur haute-pression.), et son extension est prévue pour inclure un indice de durabilité d’ici 2024, qui prendra également en compte la robustesse et la fiabilité des produits.
En parallèle, la loi REEN du 15 novembre 2021 impose l’intégration de l’indice de réparabilité dans les achats publics. À partir de 2023, les services publics doivent prendre en compte cet indice lors de l’acquisition de produits numériques, renforçant ainsi la place de l’indice dans les décisions d’achat institutionnelles.
Les différentes études sur l’impact de l’indice de réparabilité.
Des recherches montrent que l’affichage de la réparabilité peut avoir un impact direct sur les décisions d’achat des consommateurs. La récente étude menée par Lauranne de Leuze explore le rôle que l’information sur la réparabilité joue dans la lutte contre l’obsolescence programmée. Elle conclut que l’affichage de la réparabilité influence positivement l’intention d’achat, et tout particulièrement chez les consommateurs soucieux de l’environnement. De plus, Lauranne révèle que les produits avec une bonne note de réparabilité sont perçus comme étant de meilleure qualité, augmentant ainsi la probabilité qu’ils soient choisis.
Une autre étude, l’Évaluation d’impact de l’indice de réparabilité, réalisée par la DITP (La direction interministérielle de la transformation publique) en collaboration avec le Behavioural Insights Team (BIT), a analysé les données de vente de produits réparables entre 2021 et 2022.
Les résultats montrent un effet positif, bien que non significatif, de l’introduction de l’indice sur les ventes de produits réparables en magasin. En revanche, les ventes en ligne de ces produits ont connu une augmentation significative, ce qui indique une prise en compte accrue de l’indice par les acheteurs sur les plateformes numériques.
Enfin, un article publié par The Good soutient que la réparabilité est devenue plus qu’une nécessité pratique, se transformant en une valeur sociale.
L’affichage de l’indice n’informe plus seulement sur la réparabilité, il devient un critère de choix déterminant pour les consommateurs engagés. De plus en plus de marques intègrent cet indice pour afficher leur engagement en faveur du développement durable, ce qui renforce leur positionnement sur le marché.
Les données
Selon l’Évaluation d’impact de l’indice de réparabilité mené par la DITP, environ 90 % des participants de l’enquête considèrent l’indice comme un outil utile pour les aider à choisir des produits plus durables.
Un autre rapport de l’ADEME souligne que les jeunes consommateurs, en particulier ceux âgés de 18 à 34 ans, sont les plus sensibles à l’affichage de la réparabilité. Près de 60 % de cette tranche d’âge affirme que cet indice joue un rôle important dans leurs choix d’achat, surtout pour des produits tels que les smartphones et les ordinateurs portables.
Ces données montrent également que l’introduction de l’indice a stimulé un changement de comportement parmi les consommateurs préoccupés par l’impact environnemental de leurs achats. L’enquête révèle que 40 % des acheteurs ont déclaré avoir choisi un produit spécifiquement pour son score de réparabilité, ce qui témoigne d’une prise de conscience croissante quant à l’importance de prolonger la durée de vie des produits.
Conclusion
L’indice de réparabilité représente un outil clé pour orienter les décisions d’achat vers des produits plus durables. Si son impact sur la prise de décision des consommateurs est encore en évolution, les premières études montrent une tendance favorable. L’extension prévue de l’indice de réparabilité vers un indice de durabilité, ainsi que son inclusion dans les achats publics, devraient renforcer encore davantage son influence. Au-delà des bénéfices environnementaux, cet indice pourrait jouer un rôle majeur dans la transformation des comportements d’achat vers plus de responsabilité.
RepairAbility et Longtime®
C’est dans cette dynamique de promotion de la réparabilité, que RepairAbility by Longtime® s’insère et joue un rôle clé. En fournissant un outil concret pour améliorer la transparence sur la réparabilité des produits, RepairAbility, grâce à son application dédiée aux professionnels, permet d’évaluer la réparabilité de produits en temps réel en suivant les normes de l’EN45554 et facilitant ainsi l’amélioration continue des produits. En offrant des rapports détaillés et des simulations d’impact d’améliorations des pratiques, Repairability aide les fabricants à proposer des produits plus réparables, répondant aux attentes croissantes des consommateurs en matière de durabilité.
De son côté, Longtime® est un label qui certifie la durabilité et la réparabilité des produits, garantissant aux consommateurs que les produits labellisés respectent des critères stricts en matière de longévité et de maintenance. En encourageant les marques à concevoir des produits plus durables et facilement réparables, Longtime® s’aligne parfaitement avec les nouvelles attentes des consommateurs en quête de produits respectueux de l’environnement et économiquement viables. Ce label offre aux acheteurs une garantie supplémentaire dans leurs choix, tout en contribuant à la lutte contre l’obsolescence programmée.
Ensemble, ces deux initiatives participent activement à faire de la réparabilité une valeur sociale et économique, renforçant encore l’impact de l’indice de réparabilité sur la prise de décision des consommateurs. Elles montrent qu’en encourageant la réparation et en valorisant la longévité des produits, il est possible d’influencer positivement les comportements d’achat vers plus de durabilité.
Source
https://www.modernisation.gouv.fr/files/2023-12/evaluation_impact_indice_de_reparabilite.pdf
https://dial.uclouvain.be/memoire/ucl/fr/object/thesis%3A19622
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Guide%20IR%20Achat%20durable%202022.pdf
https://www.thegood.fr/la-reparabilite-dune-necessite-pratique-a-une-nouvelle-valeur-sociale/